Revival monochasse de Plantin, un défi mêlant respect de l’humanisme visible des caractères et contraintes de chasses identiques. Présentation du spécimen typographique en ASCII
Projet réalisé en master 2. L’année de cours de dessin de caractère fut entièrement consacrée à cet exercice. Voici le brief que nous avons reçu en octobre 2024 : “Dessiner un revival de la police de caractère de son choix.”
Plantin Mono est une interprétation de ce à quoi pourrait ressembler une version monochasse du caractère Plantin. Selon Wikipédia, Ce caractère appartient à la famille des garaldes et son nom rend hommage à l'imprimeur Christophe Plantin. Elle fut gravée en 1913 sous la direction de Frank Hinman Pierpont, pour le compte de Monotype Corporation. Elle s'inspire de caractères mobiles de corps cicéro gravés au XVIe siècle par Robert Granjon. Le Plantin est l'une des sources d'inspiration de la police Times New Roman conçue dans les années 1930.
Ce projet est donc un redessin de caractère, depuis les croquis jusqu’à sa numérisation.
De nombreux défis ont accompagné la création de cette police. Après avoir analysé et décortiqué chaque point et chaque courbe, après avoir mené d’intenses recherches historiques et plusieurs examens de spécimens, on peut se rendre compte que Plantin est un équilibre entre grande rigueur géométrique et technique ainsi qu’une certaine humanité, une fluidité manifeste dans les courbes et une dimension profondément organique. Ces caractéristiques particulières ont d’abord bousculé mes habitudes de dessin typographique, puis au fur et à mesure que je progressais dans le détail des lettres, alors que mes retouches étaient de plus en plus minimes, je compris à la fois le succès de Plantin et l’intérêt que suscitait mon projet. Pour monochassiser Plantin, j’ai dû normer certaines mesures, voici comment. Tous les caractères chassent donc à 580 pixels. À la différence du Plantin classique, la hauteur des capitales et des ascendantes est similaire sur cette version monochasse (682). Aussi j’uniformisai la hauteur des dépassements optiques inférieurs et supérieurs, qui est de +17 ou de -17 pixels, que l’on parle des capitales ou des bas de casse, des descendantes ou des ascendantes.
Entre les exigeances relatives à la création d’un caractère monochasse et ma volonté d’interpréter cette création à ma manière, certaines lettres peuvent sembler bien curieuses à un œil averti. La lettre Q est inspirée de la version Titling visible sur le spécimen imprimé par Monotype, ainsi sa boucle est plus complexe et à mon sens plus romantique que celle proposée dans la version Roman (visible à cette adresse : https://www.myfonts.com/fr/collections/plantin-font-monotype-imaging). La lettre W, dans la version de Monotype, chasse très large, il est donc tout naturel qu’elle dispose de ses quatre diagonales. Il est tout aussi commun d’en ôter l’une d’entre elles (généralement la troisième) lorsqu’on crée une version monochasse. Néanmoins, j’ai voulu essayer de relever le défi et de conservé les quatre diagonales présentes sur la version Roman. Il est également intéressant de souligner les particularités des glyphes Æ et Œ. L’un tire son orginialité du fait que le A impose son axe au E, quand c’est généralement la verticalité du E prend le pas sur le fut du A. L’autre, d’une façon assez semblable, laisse le O passer par dessus le fut du E, alors que c’est ordinairement l’inverse, le O passe en dessous du E.
Quant aux autres modifications apportées de la version Roman à la version Mono, où aux singularités de ces caractères. Je vous renvoie aux différentes images les illustrant.
Pour mettre en valeur ce projet, j’ai choisi de recréer La Jeune Fille à la Perle de Johannes Vermeer en langage ASCII (American Standard Code for Information Interchange). Ainsi, chaque pixel sombre du tableau est remplacé par un caractère dense de Plantin Mono (”W”, “M”, “&”, etc.) tandis que chaque pixel clair est remplacé par une lettre légère (”>”, “/”, “i”, etc.). Insatisfait des générateurs déjà proposés sur Internet en raison du manque de contrôle accordé à l’utilisateur, j’ai préféré recréer le code Python, à l’aide de Chat GPT. Il aura fallu plusieurs centaines d’essais pour calibrer le code de manière optimale. La version finale est visible en fig. 3.
Si le code que j’ai utilisé vous intéresse, vous pouvez m’envoyer un mail pour que je vous le transfère, sentez-vous libre de le modifier à votre guise afin d’obtenir le résultat désiré. J’ai voulu montrer différents résultats en variant la définition de l’image initiale. L’animation permet de voir les 15 résolutions différentes disposées les unes après les autres.
Ascension
Cette édition unique et définitive d’Ascension, a été conçue comme un livret illustrant, par l’image et l’Écriture, le mystère de l’Ascension du Christ. Ascension propose de nous représenter l’épisode le plus important de la vie du Christ — comprenant Sa Passion, Sa Résurrection puis Son Ascension — à travers notre propre regard.
Projet réalisé en master 2. Le format de l’ouvrage est de 180 × 238 mm, afin de respecter le ratio originel (3:2) des photographies. Lesdites photographies ont été réalisées par Jean de Larauze dans le quartier de la gare Montparnasse, à Paris, entre les quatorzième et quinzième arrondissements. Les légendes de chaque image correspondent aux coordonnées géographiques précises des lieux de prise de vue. La mise en page a été exécutée par Jean de Larauze.
Les textes ont été composés en LL Catalogue et LL Unica 77, caractères édités par la fonderie Lineto. Lesdits textes proviennent des Évangiles selon Saint Jean (pp. 1 et 17) et selon Saint Matthieu (p. 45), ainsi que du Livre des Actes des Apôtres (p. 35). L’extrait du Credo (employé en quatrième de couverture) est tiré des formules définies aux Conciles œcuméniques de Nicée (325) et de Constantinople (381). À la suite de cette parole de l’Évangile selon Saint Jean — « Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. » (19, 30) — deux pages ont été laissées vierges, en écho au silence liturgique qui suit la lecture de la Passion, le Vendredi saint. Conçu et imprimé à Paris, mars 2025.
Civiltà
Création d’une police de caractère display.
Guide du voyageur à Poitiers
Itinéraire en 12 étapes :
Édition d’un guide de voyage pour la ville de son choix.
Projet réalisé en master 2. Éditer un guide de voyage pour la ville de son choix.
Le format de l’ouvrage est de 210 × 297 mm. L’iconographie est sélectionnée selon des critères précis de liberté de droits et de définition. Chacune des images est dépossédée de ses couleurs afin d’assurer la cohérence graphique de l’ensemble du livre et marquer l’intemporalité des propos tenus par Chergé. Les ruptures créées dans les volumes de texte permettent d’influer sur le rythme de lecture.
Les titres et chapôs sont composés en Serial B, police éditée par la fonderie Dum Dum. Les textes de labeurs son composés en LL Replica, édité par la fonderie Lineto. Sauf précision aux endroits concernés, les textes proposés sont extraits de la troisième édition du Guide du Voyageur à Poitiers et aux Alentours écrit en 1872 par l’historien pictavien Charles de Chergé. Conçu et imprimé à Paris, avril 2024.
Cet ouvrage est un extrait de la troisième édition du Guide du Voyageur à Poitiers et aux Alentours écrit en 1872 par l’historien pictavien Charles de Chergé.
Les objectifs de cette réédition sont multiples. D’abord, promouvoir l’histoire, l’architecture et le patrimoine de la ville de Poitiers, trop anciens et trop riches pour qu’on n’en retienne de que le parc d’attractions de la commune voisine. Ensuite, rendre un hommage à Chergé, qui à travers ses observations nombreuses et ses commentaires détaillés nous transmet un savoir d’une richesse inestimable, mais aussi le profond attachement qu’il entretenait à l’égard de sa ville. Enfin, proposer à ces étrangers passionnés d’histoire, amoureux du beau, qui voient en Poitiers davantage qu’une « petite ville calme de province », un bref guide de voyage, permettant à ces braves de ne rien manquer de l’essentiel en suivant un itinéraire constitué de douze étapes. À ceux-là, je souhaite la bienvenue à Poitiers, où ils pourront admirer les innombrables vestiges d’une gloire passée, celle d’une ville qui fut, aussi bien dans les sciences que dans l’architecture, dans la religion comme dans la royauté, parfois pionnière et souvent reine. Grâce à Chergé et sans doute d’autres grands hommes qui peut-être ont autant aimé cette ville, c’est le souvenir que gardera la France de Poitiers.